Question au gouvernement – Social : la précarité tue !

Question au gouvernement – Social

La précarité tue !

12 novembre 2019

Intervention de Danièle Obono, mardi 12 novembre 2019 lors des questions au gouvernement

Il y a les chiffres : plus 400 000 pauvres en 2018 selon l’Insee, en lien avec les mesures fiscales prises par votre gouvernement. 

Il y a les faits : le Secours catholique qui alerte sur la précarité croissante des femmes, salarié·es, retraité·es, jeunes…Il suffit désormais de bien peu pour perdre pied. De petits incidents, comme une perte de revenus, une facture plus élevée que prévu, des droits versés avec un peu de retard, peuvent vous faire basculer…

Le basculement : celui de cet étudiant, un môme de 22 ans, qui s’est immolé par le feu vendredi dernier, devant le CROUS de Lyon, et actuellement entre la vie et la mort.

Et ses mots, implacables, qui accusent, et obligent : “Aujourd’hui, je vais commettre l’irréparable. Si je vise le bâtiment du Crous…, ce n’est pas un hasard, je vise un lieu politique… par extension le gouvernement… Cette année… je n’avais pas de bourses, et même quand j’en avais, 450€  par mois, est-ce suffisant pour vivre ? Doit-on continuer à survivre comme nous le faisons aujourd’hui ? Et après ces études, combien de temps devrons-nous travailler, cotiser, pour une retraite décente ? Pourrons-nous cotiser avec un chômage de masse ?

La précarité tue. Elle est une composante et une conséquence de vos politiques anti-sociales. Monsieur le Premier ministre, à partir de combien de mort·es y mettrez vous un terme

Votre mépris est un ferment de nos révoltes, votre obstination une motivation de nos luttes.

Vous avez compris les gens? Ce pouvoir préfère vous laisser crever, en désignant parmi nous migrant·es et musulman·es comme bouc-émissaires, plutôt que de cesser ses politiques meurtrières.

Il ne compte pas les mort·es? Il comptera les manifestant·es. Alors rendez vous dans la lutte : ce 12 novembre devant les Crous, le 14 pour l’hôpital, les 16 et 17 pour l’honneur des travailleurs, le 5 décembre pour les retraites, le 8 pour la dignité des mères…et autant d’autres qu’il faudra.

Seules notre mobilisations, massives, convergentes, mettront un coup d’arrêt à l’hécatombe de leur monde en perdition. “Continuer à lutter pour en finir définitivement avec tout ça”, nous a enjoint le jeune Anas. Et accélérer ainsi l’émergence de l’alternative, urgente, possible, à laquelle nous aspirons.

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