Commission – Projet de loi Covid-19 :
l’urgence est sanitaire, sociale et démocratique
20 mars 2020
Interventions de Danièle Obono lors de l’examen en commission des Lois du projet de sur la loi d’urgence Covid-19, vendredi 20 mars 2020
Nous défendons des mesures qui vont dans le sens de l’intérêt général et de l’efficacité de la mobilisation pour faire face à l’épidémie. La crise actuelle ne met pas la démocratie entre parenthèse. Au contraire : elle exige plus de démocratie, dans la mesure où nous avons besoin de l’adhésion, l’implication consentante de tous et de toutes, l’intelligence collective du grand nombre, pour venir à bout de l’épidémie et reconstruire, sur de nouvelles bases, le monde d’après.
Situation en outre-mer
Les territoires d’outre-mer doivent avoir une plus large capacité de réaction dans l’urgence, au regard de leur situation géographique, climatique et sanitaire. Les populations doivent être protégées avec la même effectivité qu’ici et sans discrimination.
Renforcement des garanties démocratiques
Si l’Etat doit pouvoir réagir promptement en cas d’état d’urgence sanitaire, cela ne peut se faire au détriment du contrôle démocratique. Ce nouveau statut octroie au gouvernement de trop larges pouvoirs en matière de restrictions des droits et libertés.
Diversification du conseil scientifique
Nous proposons d’enrichir la réflexion du comité scientifique en y associant un panel plus diversifié de scientifiques, d’institutions et d’associations spécialistes des droits humains et de santé, ainsi que des collectifs de personnes directement affectées.
Confinement et lutte de classe
Pandémie et confinement ne font pas disparaître la lutte des classes mais l’exacerbent : primat de l’économie sur la santé; cadres à la maison, ouvrier·es au charbon sans protection; réduction des droits sociaux de salarié·es. Vous perpétuez ces inégalités !
Défense du droit du travail
Le gouvernement remet en cause durée du travail, repos hebdomadaire et dominical sans consulter les salarié·es à qui fournissent déjà de gros efforts au prix de leur santé. Quel monde d’après si on piétine les droits de celles·eux qui font tenir la société?
Protection de la jeunesse
La réforme de la justice des mineur·es doit être repoussée pour permettre ce qui est réellement urgent : la mise en place d’un véritable accompagnement pour ce public particulièrement vulnérabilisé par la crise que nous traversons.