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Police de sécurité du quotidien à Paris La Chapelle : après les annonces, quels moyens ?

Communiqué de Danièle Obono (14/02/18)

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a annoncé jeudi 8 février le lancement de la “Police de sécurité du quotidien”. 30 quartiers ont été identifiés comme “prioritaires” par le gouvernement, parmi lesquels le quartier de La Chapelle, qui s’étend en partie sur la 17ème circonscription de Paris.

Cette annonce, un an avant la mise en place effective du dispositif, est faite dans un contexte de tensions particulièrement importantes dans cette partie du 18ème arrondissement, où la dynamique citoyenne et solidaire reste forte malgré le sentiment de ne pas être écouté par les pouvoirs publics.

Si certains aspects mis en avant dans la communication du ministre semblent aller dans le bon sens, notamment la fin annoncée de l’absurde et contre-productive “politique du chiffre”, ou encore la volonté affichée de renforcer les liens entre la police et la population en identifiant clairement les interlocuteurs et interlocutrices locaux, rien ou presque n’a été dit sur le renforcement des moyens humains, financiers ou matériels. Le transfert, non compensé, de fonctionnaires de police affecté·e·s à une activité dite « support » vers le terrain, compliquera in fine la mission des agent·e·s.

Le Gouvernement donne à ces territoires le nom de “Quartiers de reconquête républicaine”, expression qui interroge. Ce vocabulaire est encore une fois dégradant et stigmatisant pour les habitant·e·s de nos quartiers : c’est plutôt de quartiers abandonnés par la République dont il faudrait parler. Ce sont dans ces quartiers que les services publics ont petit à petit été fermés, que l’offre de santé, de prévention, de culture et de loisirs est trop souvent réduite à la portion congrue. Avant toute chose, rappelons donc que ce sont bien les gouvernements successifs qui, par leurs politiques néo-libérales, ont abandonné ces quartiers et leur population.

Les habitant·e·s des quartiers de La Chapelle/Pajol, de la Goutte d’Or et les riverain·e·s de la Gare du Nord attendent désormais des actes. Il suffit d’aller à leur rencontre, comme je l’ai fait depuis le début de mon mandat, pour comprendre qu’en matière de services publics en général et de sécurité et sûreté publique en particulier, le compte n’y est pas. Surtout si l’on s’en tient à la diapositive contenue dans le dossier de presse du ministre : si le gouvernement continue à vouloir s’en prendre – mal – aux symptômes plutôt qu’aux causes, au petit revendeur à la sauvette plutôt qu’au trafiquant qui l’a placé à cette sortie de métro, alors tous les efforts fournis par des agent·e·s de police souvent épuisé·e·s par la charge de travail risquent d’être vains.

En tant que députée de la 17ème circonscription et membre de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, je resterai donc très attentive et vigilante quant à la mise en place des nouveaux dispositifs annoncés.

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