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Antiracisme – Résolution “Maillard” : non à l’amalgame !

Antiracisme – Résolution “Maillard” :

non à l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme !

3 décembre 2019

Mardi 3 décembre, le groupe parlementaire de la France insoumise a voté à l’Assemblée nationale contre la résolution proposée par le député Sylvain Maillard qui amalgame honteusement antisémitisme et antisionisme.

Le texte a malheureusement été adopté par une majorité LReM/LR/UDI & cie, au terme d’un débat où la députée Sabine Rubin a expliqué la position des Insoumis·es (à voir : en ligne ici).

En confondant sciemment l’antisémitisme, qui est une forme de racisme et un délit, avec l’antisionisme, qui est la critique légitime de l’idéologie ethnico-religieuse fondatrice de l’Etat d’Israël et de sa politique, cette résolution procède à un amalgame honteux, insultant et dangereux, desservant la cause qu’elle prétend servir.

Une attaque contre les libertés d’opinion et d’expression

Le texte voté adopte une définition controversée de l’antisémitisme, promue par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’holocauste, qui “englobe les manifestations de haine à l’égard de l’État d’Israël justifiées par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive”, et qualifie l’antisionisme comme “une des formes contemporaines de l’antisémitisme” (à lire en ligne ici).

Avec cette définition, toute opposition à la politique de l’Etat d’Israël pourrait être jugée antisémite : c’est une attaque directe des libertés d’opinion et d’expression, comme le dénoncent de nombreuses associations et institutions de défense des droits humains (à lire en ligne ici).

L’antisionisme n’est pas un antisémitisme

L’opposition au sionisme s’inscrit dans une tradition historique et progressiste, aussi ancienne que cette idéologie, et un débat politique légitime, comme le rappelle ce texte de 127 universitaires juifs d’Israël et ailleurs qui appellent les député·es à rejeter la résolution Maillard (à lire en ligne ici)

Il est extrêmement réducteur et dangereux de créer cet amalgame entre un Etat, la politique de cet Etat, et toute personne de confession ou culture juive, comme le dénonçait déjà en 2002 les signataires de la tribune “Soutenir Israël ? Pas en notre nom!” (à lire en ligne ici).

📚 Pour aller plus loin sur cette question, on peut lire par exemple la correspondance de deux intellectuels et militants du socialisme autour de la “Guerre des 6 jours”, recueillie dans Le dilemme israélien. Un débat entre Juifs de gauche. Lettres de Marcel Liebman et Ralph Miliband ( à lire en ligne ici).

Pour un antiracisme universaliste

Adopter cette définition, c’est aussi nier l’indivisibilité du combat contre le racisme, son caractère universel. La Commission nationale consultative des droits de l’Homme s’est ainsi opposée à ce texte en expliquant que : “si la lutte antiraciste doit tenir compte des spécificités de chaque forme de racisme, adopter une définition spécifique de l’antisémitisme serait nier qu’elle n’a de sens que dans une vision universaliste de l’humanité.”

Pour toutes ces raisons, nous avons voté contre cette mauvaise résolution. Et nous continuerons à nous battre contre toutes les formes de racisme et de xénophobie, pour la justice et l’égalité des droits (cf. Colloque pour l’égalité des droit organisé par le groupe LFI en mars 2019 en ligne ici), en France, en Palestine/Israël et dans le reste du monde ✊🏾.

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