Communiqué de Danièle Obono, députée du 19e arrondissement de Paris
“Un jeune migrant, frappé par un policier, à l’abri des regards, à l’intérieur d’un fourgon, avant d’être abandonné dans un quartier très éloigné du lieu même de sa violente interpellation. « Des mecs comme lui, ça mérite que la mort », lâche alors l’un des six agents de cet équipage” Cette scène se déroule en mars 2019, quelque part dans le 19e arrondissement de Paris. Le témoignage accablant, glaçant, du journaliste Valentin Gendrot sur des pratiques quotidiennes violentes, racistes, sexistes et homophobes au commissariat de cet arrondissement parisien, est parsemé d’exactions similaires.
Ces comportements immoraux et illégaux sont une honte pour l’institution policière comme pour toute la République. Si la responsabilité première de ces actes incombe à leurs auteur·es, qui doivent en répondre devant la justice, la plus importante repose sur la hiérarchie administrative et politique, dont le devoir est de les sanctionner et de faire en sorte que de tels dévoiements ne se reproduisent plus. Or, jusqu’à aujourd’hui, c’est tout le contraire qui est fait. Plutôt que de reconnaître le problème, directeurs, préfets et ministres le nient et laissent prospérer l’impunité. C’est irresponsable !
Il faut mettre un terme aux violences et pratiques qui déshonorent et abîment non seulement la police mais toute la communauté nationale. Le groupe parlementaire de La France insoumise a déjà formulé de nombreuses propositions en ce sens depuis trois ans. En juin dernier, suite à une précédente série de révélations médiatiques et de rapport d’organisations de défense des droits humains, nous avons interpellé le Premier ministre d’alors pour qu’il prenne lui les mesures d’urgence que son ministre se montrait réticent ou incapable d’appliquer. En vain.
La gravité des faits rapportés appelle non seulement des sanctions disciplinaires mais également judiciaires. J’ai donc décidé de faire un signalement au Procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénal.
J’apporte tout mon soutien aux victimes et à leurs familles, ainsi qu’à toutes celles et ceux, dans la police, qui refusent de voir leur engagement au service de la population ainsi sali. Violences, racisme, sexisme, homophobie…: témoignez, ne laissez plus rien passer !