walls-3197310_1920

Courrier – Politique de la ville : urgence sociale et sanitaire à Charles Hermite (18e)

COURRIER – POLITIQUE DE LA VILLE

Urgence sociale et sanitaire à Charles Hermite (18e)

23 octobre 2019

Résilient·es, solidaires mais à bout, les habitant·es de Charles Hermite (18e) réclament une politique sociale, sanitaire et urbaine qui prenne en charge les personnes vulnérables et revitalise leur quartier abandonné des pouvoirs publics.

Voici le courrier adressé par Danièle Obono aux différents exécutifs, au niveau local et national.


A destination de :

Mme Anne HIDALGO, Maire de Paris

M. Eric LEJOINDRE, Maire du 18e arrondissement

Mme Jacqueline GOURAULT, Ministre de la Cohésion des territoires

Mme Agnès BUZYN, Ministre de la Santé et des solidarités

Paris, le 23 octobre 2019

Madame la Maire,

Monsieur le Maire,

Mesdames les Ministres

En ma qualité de députée de la 17e circonscription de Paris, j’ai été interpellée par les habitant·es du quartier Charles Hermite dans le 18e arrondissement sur la situation générale de cette partie du territoire parisien.

Ce quartier, situé entre les portes de la Chapelle et d’Aubervilliers et derrière la zone d’activité CAP 21, est complètement enclavé et laissé à l’abandon par les pouvoirs publics. Un bureau de tabac a fermé il y a plusieurs années alors que c’était un lieu de sociabilité. De même, les habitant·es réclament depuis longtemps mais sans succès l’installation d’un marché.

Avec la proximité de la “colline du crack”, la population quartier subit de plein fouet le manque de prises en charge des personnes toxicomanes dans le Nord-est parisien ainsi que les conséquences désastreuses d’une politique de non-accueil des personnes migrantes, inhumaine et inefficace. En effet, la stratégie selon laquelle en maintenant celles et ceux qui sont ici dans l’indignité et l’insalubrité et en essayant de faire de leur vie un enfer pire que celui qu’elles et ils ont fui on dissuadera d’autres d’arriver jusqu’en France, ne conduit qu’à précariser encore plus des personnes déjà très vulnérables. Ainsi, les habitant·es sont cantonné·es à observer la misère qui se déroule sous leurs fenêtres et cette situation qui empire d’année en année.

Malgré une forte résilience et une profonde solidarité envers les victimes de ces politiques inconséquentes, les habitant·es sont à bout. La seule réponse que leur apportent les différents exécutifs, quand certain·es de leurs membres daignent s’y déplacer pour faire autre chose de qu’une opération de communication ou renvoyer la balle à d’autres, c’est de faire miroiter une hypothétique amélioration de la situation avec l’arrivée d’une nouvelle population à la faveur des Jeux olympiques 2024 et des opérations d’urbanisme du Nord-est parisien. Or, pour les personnes qui résident déjà dans le quartier, et parfois depuis des dizaines d’années, cela risque surtout de se traduire par une hausse des loyers et une pression à déménager pour se reloger ailleurs, par exemple au-delà du périphérique tout proche. Certain·es en sont même à spéculer que c’est bien là l’objectif de toutes ces opérations de contournement des problèmes.

Cette situation est tout bonnement intolérable. Des réponses immédiates et concrètes doivent être apportées à toute la population de ce quartier.

  • Sur les campements de personnes migrantes : il n’est pas concevable que Paris, une des villes les plus riches d’Europe, si fière d’accueillir chaque jour des millions de touristes et si prompte à candidater pour organiser d’onéreux Jeux olympiques, laisse se constituer, depuis maintenant trop d’années, des bidonvilles à ses portes. Des solutions pérennes de logement peuvent et doivent être apportées aux personnes sans abri, quelle que soit leur situation administrative.
  • Sur la prise en charge des personnes toxicomanes : de nouvelles salles de consommation à moindres risques doivent ouvrir à Paris intra-muros mais aussi en banlieue, pour limiter les situations de consommation à ciel ouvert ainsi que les comportements erratiques dans l’espace public.
  • Sur l’aide à l’installation de services publics, commerces et associations au sein de ce quartier : le quartier Charles Hermite a besoin d’être beaucoup mieux maillé en installations de ce type, dont des infrastructures publiques aux horaires d’accueil élargis pour s’adapter aux différents publics. Un marché permettrait de créer un lieu de sociabilité tout en répondant à un besoin exprimé par les habitant·es.

Je me tiens à votre disposition pour participer au cadre de travail et d’action que vous jugerez le plus pertinent concernant ce quartier.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, Madame la Maire, l’expression de mes plus sincères salutations.

Danièle OBONO

Découvrez le reste de mon actualité

Retour en haut

Restez informés !