Les député·es LFI-NFP de Paris interpellent le recteur sur les annonces de suppression de postes et de fermetures de classes, ainsi que sur la remise en cause du système de décharge de direction dans les écoles primaires.
Monsieur le Recteur,
En tant que député·es de Paris, nous tenons à vous faire part de la colère et de l’incompréhension que suscitent les récentes annonces de suppressions de postes et de fermetures de classes ainsi que la remise en cause du système de décharge de direction.
Alors que la France a récemment été placée parmi les pays les plus inégalitaires d’Europe en matière de scolarité, les syndicats du personnel éducatif, les représentant·es de parents d’élèves et les élu·es locaux sont légitimement choqué·es par une telle remise en question des moyens alloués aux établissements scolaires parisiens.
En effet, la volonté de fermer 110 postes sur Paris, soit près d’un quart des suppressions de postes prévues pour l’ensemble du territoire français, ne peut être justifiée par la baisse démographique que connaît la capitale.
D’une part, parce que selon les chiffres présentés aux député·es parisien·nes lors d’une réunion au mois de novembre, le nombre d’élèves par classe est actuellement de 20 en moyenne sur la capitale. Or, avec 22 élèves par classe, la France se trouve parmi les pays européens dont la moyenne est la plus élevée et bien loin de celle au niveau européen qui se situe à 19 élèves par classe. Nous devrions donc nous réjouir de nous voir nous approcher de standards susceptibles d’apporter un enseignement de qualité et de réduire les inégalités scolaires.
D’autre part, comme le soulignent les syndicats depuis de nombreuses années, la situation en matière de remplacement devient catastrophique. Cette année encore, les syndicats constatent d’énormes difficultés à obtenir des remplacements de courte et moyenne durée et rapportent que les remplacements de longue durée se font de plus en plus souvent dans de très mauvaises conditions. Alors que la FSU-SNUipp Paris estime que 200 postes de remplaçant·es devraient être créés pour permettre la couverture de toutes les absences, comment peut-on justifier une telle saignée ?
Par ailleurs, nous tenons à vous alerter sur la remise en cause du système de décharge de direction. L’entérinement d’une telle décision entraînerait une déstabilisation profonde et durable de nos écoles. Ce système permet en effet à nombre de nos écoles de tenir malgré le contexte difficile et de maintenir des missions essentielles au bon fonctionnement d’un établissement scolaire.
Aussi, nous nous joignons pleinement aux mobilisations à venir des parents d’élèves, du personnel éducatif et des élu·es qui demandent à ce que ces suppressions de postes et fermetures de classes soient annulées et à ce que le système de décharge des directions soit maintenu. Afin d’échanger sur ces sujets nous sollicitons un rendez-vous auprès de vous à votre convenance.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de nos sincères salutations.

