Courrier – Politique de la ville
Quartier de la Goutte d’or (18e) : une intervention coordonnée et transversale est nécessaire
27 septembre 2019
Après plusieurs visites et échanges avec les habitant·es, commerçant·es et associations du quartier de la Goutte d’or (Paris 18e), Danièle Obono a relayé leurs préoccupations à la ville de Paris, à la région Ile-de-France et au gouvernement.
Monsieur Eric LEJOINDRE, Maire du 18e arrondissement
1, place Jules Joffrin,
75018 PARIS
Copies à : Mme Anne HIDALGO, Maire de Paris
Mme Valérie PÉCRESSE, Présidente du conseil régional Ile-de-France
Mme Jacqueline GOURAULT, Ministre de la cohésion des territoires
Paris, le 27 septembre 2019
Monsieur le Maire,
En ma qualité de députée de la 17ème circonscription de Paris, j’ai été alertée par les habitant·es, commerçant·es et riverain·es du quartier sud Goutte d’or, entre les métros Barbès et La Chapelle, de l’état extrêmement critique et volatile de ce secteur du 18e arrondissement.
Jeunes mineur·es abandonné·es à la rue, personnes sans-abri en errance, prolifération des trafics et de la petite délinquance, encombrement de la circulation, amplification de la pollution et nuisances sonores… L’accumulation et l’accentuation de ces différents phénomènes créent aujourd’hui un climat invivable pour toutes et tous.
Cela a un impact direct sur le cadre de vie et de travail de la population. Cette dernière pâtit des défaillances des autorités publiques : détérioration de la qualité de l’environnement urbain qui oblige à développer des stratégie d’évitement, mises en péril voire fermetures de commerces comme ce fut le cas aux cours des derniers mois du kiosquier de Barbès et du restaurant “A la Goutte d’Or”…
C’est à la fois une question d’urbanisme et de transport, car l’aménagement d’une deuxième sortie de métro à la station La chapelle, que demandent depuis plusieurs années les collectifs d’habitant·es, permettrait de déconcentrer les flux de passager·es.
C’est aussi l’enjeu d’une politique de logement plus affirmée dans le sens de l’accès au droit des plus vulnérables, afin de faire face notamment au sans-abrisme. Les personnes en grande précarité peinent toutes à trouver un logement accessible et pérenne dans la capitale. Et les places d’hébergement mobilisées ici et là suite aux nuits de la solidarité ne sont pas suffisantes.
Il y a également un besoin urgent de plus de prévention éducative, sanitaire et sociale, de réinvestissement dans les services publics et des commerces de proximité plus diversifiés et pourvoyeurs d’emploi, ainsi que plus de moyens alloués à l’investigation policière pour démanteler les trafics et réseaux de délinquance.
Bref, force est de constater l’échec, au moins partiel, des politiques menées jusqu’à présent, du niveau municipal au national, et censées répondre aux besoins des populations de ce bout de territoire parisien.
Il est aujourd’hui urgent que les services de l’Etat concernés et l’ensemble des pouvoirs publics à tous les niveaux (ville, région, gouvernement) répondent conjointement à la situation, en lien avec les habitant·es, collectifs et associations, afin d’élaborer les solutions les mieux à même de répondre aux différentes problématiques.
Je me tiens à votre disposition pour participer au cadre de travail et d’action que vous jugerez le plus pertinent.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes plus sincères salutations.
Danièle OBONO