Paris, le 26 septembre 2022
Monsieur le Préfet de police,
Le 25 juillet dernier nous vous interpellions, en tant que député·es de Paris et de Seine-Saint-Denis, au sujet de la situation intenable créée par la scène de consommation de crack à ciel ouvert à la Porte de la Villette. Une femme venait alors d’être renversée par un camion. De nombreux faits de violences sur place et aux alentours nous étaient rapportés. En ce mois de septembre, un nouveau drame inacceptable est à déplorer : un nonagénaire se retrouve entre la vie et la mort après avoir été agressé dans son hall d’immeuble.
Dans notre courrier, nous insistions sur la nécessité de “poser les bases d’un nouveau travail commun” concernant cette question qui impacte particulièrement les territoires que nous représentons. A cette fin, nous vous proposions de nous rencontrer afin d’échanger sur le sujet. A ce jour, et malgré un second courrier réitérant cette invitation de la part de Bastien Lachaud au début du mois de septembre, nous n’avons reçu aucune proposition de votre part.
Par ailleurs, nous avons récemment appris que vous aviez décliné l’invitation faite par les professionnel·les et chercheur·euses qui présentaient leurs propositions pour mettre fin aux scènes ouvertes de consommation ce jeudi 22 septembre. De son côté, las de ne pas être entendu, le collectif d’habitant·es “Anti-crack 93” organisait une manifestation ce samedi 24 septembre pour interpeller les autorités.
A quelques jours de l’annonce d’un nouveau plan crack, nous ne pouvons que déplorer ce refus de dialogue. Comme nous le soulignions dans notre précédent courrier, les méthodes de votre prédécesseur, qui ignorait toute forme de concertation, ont largement participé à la dégradation de la situation. Il est urgent et nécessaire que les instances étatiques renouent avec la consultation de l’ensemble des acteurs concernés. Leur implication fait partie de la solution.
Dans quelques semaines, la discussion sur le projet de loi de financement de Sécurité sociale à l’Assemblée nationale sera, comme vous le savez, une occasion d’apporter des moyens nécessaires à la résolution de cette crise qui n’a que trop duré. Cette occasion ne peut être manquée. Aussi Monsieur le préfet, nous réitérons notre demande de mise en place d’un cadre qui permette le dialogue nécessaire à une sortie par le haut de cette situation ubuesque dont tous nos voisins européens sont sortis depuis des années, grâce à une action plurielle et coordonnée des différentes parties prenantes.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Préfet de police, l’expression de notre considération républicaine.
Bastien LACHAUD Danièle OBONO Sarah LEGRAIN

