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Courrier – Crack : la crise n’est pas terminée

Paris, le 5 décembre 2022

Monsieur le Ministre,

En tant que députée de la 17e circonscription de Paris, j’ai récemment été alertée par de nombreux·euses habitant·es concernant la recrudescence d’usagers·ères de crack errant dans leurs quartiers dans un état sanitaire absolument déplorable et provoquant des troubles à la tranquillité publique.

Ainsi, une habitante de la porte de la Chapelle, dans le 18ème arrondissement, par ailleurs enseignante dans le quartier, nous a fait part de plusieurs scènes choquantes dont elle a été témoin. Elle a notamment vu, en l’espace de quelques jours, un usager de crack consommer dans le métro devant de jeunes adolescents et un autre hurler devant des enfants qui sortaient de l’école. Elle a également été interloquée d’apprendre que les enfants de l’école Kotchever doivent être escortés pour aller à l’école. Si ce dispositif permet, en effet, d’assurer leur intégrité physique, il n’est pas acceptable, vous en conviendrez avec moi, de se satisfaire d’une telle situation et d’envisager que nos enfants grandissent dans cet environnement. 

Dans le 19ème arrondissement, les résident·es du quai de la Seine, récemment témoins d’une violente bagarre entre consommateur·trices, ayant entraîné la mort de l’un d’entre eux et plusieurs blessés, sont profondément choqué·es et inquiet·es de l’ampleur que prend cette situation. Leur désarroi est double. Celui de voir leur quotidien affecté par l’obligation d’accompagner leurs enfants, même majeurs, dans chacun de leurs déplacements et de noter l’impact de cette réalité sur leur développement. Celui de constater que l’absence de prise en charge de ces personnes, qu’ils observent depuis maintenant de longues années, puisse aller jusqu’à entraîner des morts violentes sous leurs fenêtres.

Une famille de la rue Riquet nous a, elle, fait part de l’impact concret et direct de ce retour d’usagers·ères sur leurs vies. Ainsi, tandis que la plus jeune des filles, scolarisée à l’école Tanger, a vu l’une de ses camarades être menacée par une personne munie d’un couteau, la plus grande a pour sa part été suivie par un homme menaçant aux abords de chez elle, l’obligeant à rentrer en courant. Cette famille, jusque-là plutôt rassurée par la présence d’un camion de police au coin de la rue, se dit inquiète de ne plus l’y voir depuis quelques temps.

Comme Bastien Lachaud, Sarah Legrain et moi-même vous l’avions souligné dans un communiqué début octobre puis dans un courrier le 18 novembre dernier, l’évacuation du square Forceval, porte de la Villette, sans prise en charge médico-sociale globale ne pouvait qu’entraîner cette situation. Or, la décision et la mise en œuvre d’une telle prise en charge relève, pour l’essentiel, de votre responsabilité, en tant que ministre et de celui de votre exécutif. Voilà pourquoi, je me devais de vous relayer les alertes et situations de détresse des habitant·es de ma circonscription afin de m’assurer que vous faites le maximum pour assurer leur sécurité. 

Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.

Danièle OBONO

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