Courrier de Danièle Obono au recteur de l’académie Christophe KERRERO, le 21 mai 2021

Objet : alerte sur la question des remplacements de personnel absent

Copie à : M. Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement, et à M. François Dagnaud, maire du 19e arrondissement

Monsieur le Recteur,

En tant que députée de la 17e circonscription de Paris, j’ai été alertée par plusieurs établissements scolaires sur leurs difficultés à obtenir des remplacements dans le cas de personnel absent.

Au retour des vacances de printemps, les élèves de deux classes de CE1 de l’école Pierre Girard (19e) n’ont pas pu reprendre, faute de remplacement de leurs enseignant·es absent·es. Ce n’est qu’au prix d’une mobilisation importante des représentants de parents d’élèves que des enseignant.es ont finalement été affecté·es à ces classes. Cette situation aura entraîné deux semaines d’absences en classe pour des enfants de CE1 dont les apprentissages en termes de lecture et d’écriture sont capitaux, a fortiori dans cet établissement classé réseau d’éducation prioritaire (REP).

Par ailleurs, au sein de l’école Doudeauville (18e), l’assistante sociale ainsi que l’enseignante en charge de l’unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) sont en arrêt depuis plusieurs mois. À ce jour, ni l’une, ni l’autre n’a été remplacée. Dans une école en réseau d’éducation prioritaire (REP) comme l’école Doudeauville, les postes qu’elles occupent sont pourtant essentiels. Ils le sont d’autant plus en cette période de crise sanitaire qui, comme vous le savez, accentue les problématiques sociales rencontrées par les familles. Ces non-remplacements mettent à mal la qualité pédagogique et l’accompagnement social nécessaires aux élèves et aux familles de cette école.

De plus, face à l’urgence et à la détresse de certaines situations, ce sont bien souvent les instituteur·trices qui prennent en charge certaines des tâches de ce personnel non remplacé. Il est inacceptable que ces enseignant·es, dont la charge de travail est déjà alourdie par les protocoles sanitaires, se retrouvent à combler les manquements de leur hiérarchie.

Le 23 avril dernier, le ministre de l’Education nationale affirmait que seraient ouverts “autant de postes que nécessaire pour le remplacement” au cours des mois de mai et juin. Ce n’est pas ce que nous observons sur le terrain. Il est inadmissible que les organisations de parents d’élèves soient dans l’obligation de déployer un arsenal d’interpellation pour obtenir des remplacements qui nous ont été annoncés comme organisés et opérationnels.

Je souhaiterais donc savoir quelles mesures immédiates vous comptez prendre, Monsieur le recteur, pour pallier cette situation qui remet en question la continuité et la qualité du service public que nous devons à nos concitoyens.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.

Danièle OBONO