Communiqué de Danièle Obono, députée La France Insoumise de Paris, le 11 décembre 2018
Malgré ses limites, le pacte mondial pour les migrations est une initiative que nous saluons. Ce pacte n’oblige juridiquement pas les Etats à une quelconque action. Mais il réaffirme des principes fondamentaux aujourd’hui régulièrement foulés aux pieds par de nombreux pays dont le nôtre, et qui doivent donc être rappelés.
C’est notamment ce que notre groupe parlementaire défend depuis plus d’un an à l’Assemblée nationale.
- Une politique migratoire humaniste, solidaire, raisonnée et réaliste doit se penser à l’échelle mondiale, en tenant compte du fait que la grande majorité des migrations ont lieu dans les pays du Sud.
- Elle doit admettre les responsabilités des grandes puissances, comme la France, dans les causes structurelles (politiques, sociales, économiques et environnementales) des migrations forcées et donc dans les solutions à y apporter.
- Elle doit se centrer sur le respect des droits humains, assurer la sûreté et la sécurité des personnes migrantes à toutes les étapes de leur parcours et leur garantir un accueil digne et inconditionnel où qu’elles arrivent.
La nécessité d’un tel pacte nous a été encore rappelée par l’actualité des dernières semaines.
Le 4 décembre dernier, 15 personnes ont été retrouvées mortes de faim dans une embarcation de fortune au large de la Libye. Deux jours plus tard, le 6 décembre, l’association SOS Méditerranée a annoncé la fin de l’affrètement du navire Aquarius, qui avait pourtant permis de secourir près de 30 000 personnes en 34 mois. Il a été contraint de rester à quai ces deux derniers mois à cause d’ “une campagne politique, judiciaire et administrative acharnée, soutenue par plusieurs Etats européens”, dont la France d’Emmanuel Macron qui lui a refusé l’accostage et le pavillon français.
Le cynisme et l’hypocrisie de monsieur Macron sont sans bornes. Celui qui a confirmé la signature de la France au bas du pacte mondial est le même qui, il y a quelques mois, paraphait l’infâme loi sur l’asile et l’immigration, un texte qui renforce la répression des migrant·e·s précaires et a été dénoncé par toutes les organisations de défense des droits humains. C’est le même qui, aujourd’hui, à l’instar de l’extrême-droite xénophobe, tente à demi-mot de faire des personnes migrantes les boucs-émissaires de la légitime révolte populaire suscitée par ses politiques anti-sociales et anti-écologiques.
Au niveau national comme à l’échelle internationale, la politique anti-migrant·e·s d’Emmanuel Macron reste en dessous de tout, même du strict minimum.