19 mai – 12 juin. Ces deux dates marquent un tournant politique majeur. D’un côté, il y a la course à l’échalote mortifère du pouvoir macroniste avec l’extrême-droite. Un ministre de la République qui participe le 19 mai à la manifestation factieuse d’organisations policières appelant, devant l’Assemblée nationale, à mettre au pas la Justice et à “faire tomber les digues de la Constitution”. Et tout le ban et l’arrière ban des partis du système, LReM, LR, RN, mais aussi la direction du PS, des représentant·es d’EELV et du PCF, qui leur emboîtent le pas. Ce jour-là, seule la France insoumise a tenu bon. Ce jour-là, la République c’était nous.
Nous avons tenu bon, avec les associations, organisations syndicales et collectifs qui ont appelé à manifester le 12 juin. Nous avons tenu bon, dans un climat empuanti depuis des mois (des années) par les discours d’une extrême-droite normalisée, invitée sur tous les plateaux pour déverser sa haine. Nous avons tenu bon, face à la dérive autoritaire d’Emmanuel Macron, son gouvernement et sa majorité parlementaire, qui, depuis 4 ans, ont non seulement légitimé la rhétorique du RN, mais ont aussi appliqué, à coups de matraques et de LBD, une partie de son programme antisocial et liberticide.
Celles et ceux qui en 2017 avaient été élu·es pour “faire barrage” en sont arrivé·es à faire passage. Par opportunisme électoral, mais aussi par affinités idéologiques. Parce que ces 4 dernières années l’ont démontré, Macron-Le Pen est plus un duo qu’un duel, celui de l’insécurité sociale et de la violence politique, les deux faces d’une même pièce, le système et son assurance-vie.
Ce système, d’injustice et d’inégalités, ne peut se maintenir que s’il oppose, divise celles et ceux qui ont intérêt à s’unir pour le changer. Car c’est bien de cela qu’il s’agit fondamentalement : changer un système qui ne fonctionne que pour le profit de quelques un·es au détriment de la majorité. Changer un système qui épuise la planète, les humains et toutes nos institutions qui tournent de plus en plus à vide. C’est urgent et c’est possible.
Car non, ce pays n’est ni macronisé, ni extrême-droitisé. Malgré la casse sociale en continue et le bourrage de crâne permanent, il n’a succombé ni au chacun·e pour soi de l’ultralibéralisme rêvé par la Macronie, ni à la guerre de tous·tes contre tous·tes que cherchent à instiguer les racistes et xénophobes. L’inattendue révolte Gilets jaunes, les mobilisations massives contre la réforme des retraites, le dévouement héroique des soignant·es et des travailleur·euses essentiel·les face à la crise covid-19, l’inspirante rébellion de la jeunesse en lutte pour le climat et contre les violences policières, etc.
Autant d’expressions de résistance et de solidarité d’un peuple qui refuse l’ordre injuste actuel et aspire à un avenir radicalement différent de celui que le pouvoir et ses alliés d’extrême-droite veulent imposer. Un avenir que nous construisons, aujourd’hui, en faisant front commun dans les luttes, et que nous gagnerons, demain, en réalisant l’union populaire dans les urnes.